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24 janvier 2019 – 24 janvier 2023, 4 ans jour pour jour depuis qu’est intervenue la première passation du pouvoir civilisée et pacifique entre un Président sortant et un Président élu, de surcroit, issu des rangs de l’opposition politique.

Ce jour fut mémorable car marquant la première alternance politique dans l’histoire de la République Démocratique du Congo. Une page se fermait, celle de 18 ans de règne du président Kabila, et une nouvelle s’ouvrait, celle du premier quinquennat du Président Felix Antoine TSHISEKEDI.

Cet avènement a suscité plein d’espoirs dans les cœurs des congolaises et congolais qui voyaient en l’arrivée d’un nouveau président issu de l’opposition le début des profonds changements, dont le retour de la paix, l’amélioration du social des citoyens et le début de la reconstruction et du développement de cette grande Nation indépendante depuis 1960, mais qui patauge dans un sous-développement béant contrastant avec ses potentialités et immenses richesses.

Hélas, 4 ans après, tous ces espoirs se sont volatilisés cédant la place au désespoir, aux pleurs, à la désolation et à la déception totale. Tous les indicateurs revenant au rouge, le pays s’enfonçant davantage dans l’abime et le lendemain demeurant très incertain.

Ce 4e anniversaire de l’alternance au sommet de l’État intervient dans un contexte très particulier sous deux angles : politique et sécuritaire.

Sur le plan politique, le pays est en pleine fièvre électorale. Les élections générales sont annoncées et prévues pour le 20 décembre de cette année.

Les grandes opérations électorales préalables sont actuellement en cours, c’est notamment la révision du fichier électoral qui entame sa deuxième aire opérationnelle ce 25/01/2023. Cette fièvre électorale vient accentuer les restrictions de l’espace civique et accroit très dangereusement l’intolérance politique.

Comme sous le régime de Kabila, les mêmes méthodes longtemps décriées par les actuels dirigeants, jadis opposants, refont dangereusement surface.

Tous les coups et moyens sont permis pourvu qu’on se débarrasse des potentiels adversaires politiques de taille et s’assurer d’une victoire facile aux prochaines élections.

Ce retour à des vielles pratiques que nous critiquions tous sous le régime du président Kabila est un mauvais signal et un grave recul de notre jeune démocratie.

Sur le plan sécuritaire, le pays est confronté à une nouvelle guerre d’agression de la part de ses voisins, en l’occurrence le Rwanda et l’Ouganda qui, avec leurs marionnettes et terroristes du M23, se livrent non seulement à des conquêtes militaires des territoires congolais dans le Nord-Kivu, mais aussi à des graves crimes de guerre massacrant des paisibles citoyens congolais.

Une guerre imposée au peuple congolais depuis plus de trois décennies et cela dans une indifférence totale de toute la communauté internationale qui voit et laisse périr des millions de congolais sans que cela attire la moindre attention ni pitié du monde entier comme c’est le cas actuellement avec les ukrainiens.

L’unité et l’indépendance du Congo obtenues au prix du sang de nos pères de l’indépendance se retrouvent aujourd’hui plus que jamais sérieusement menacées.

Ainsi, en ce jour mémorable de l’histoire politique de notre pays, Tournons la Page – Coalition de la RDC,

• Invite très solennellement l’ensemble de la classe politique congolaise à faire preuve de maturité et de patriotisme en privilégiant la paix, la cohésion nationale, le triomphe de la démocratie et de la justice, une justice indépendante, équitable et non une justice au service des individus ou des familles politiques.

• À la Commission Électorale Nationale Indépendante, CENI, de se mettre au service de la Nation en mettant tout en œuvre afin d’avoir des élections inclusives, démocratiques, crédibles, libres, transparentes et apaisées.

D’où, notre présent appel pour qu’elle rectifie vite le tir en apportant toutes les réponses rapides et idoines aux différentes faiblesses déjà soulevées, notamment pour ce qui est de cette importante opération de révision du fichier électoral actuellement en cours.

Les violences électorales et post-électorales sont évitables si la CENI et la justice se mettent du côté de la vérité et de la Nation qui doivent demeurer et non au service des individus et des familles politiques qui sont passagers.

• Invite l’ensemble de la communauté internationale à la solidarité avec le peuple congolais qui en a marre des guerres à répétition et des agressions armées des pays voisins : les congolais comme les ukrainiens sont des peuples méritant la même attention de l’ensemble de l’humanité.

Cette guerre oubliée du Congo peut mettre l’humanité toute entière à genoux avec des nouveaux foyers des terroristes intégristes et c’est le monde entier qui en serait fortement frappé.

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