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La Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV) est vivement préoccupée par le non-respect de la liberté de manifester en RD Congo se traduisant par la répression des manifestations publiques.

C’est le cas de la répression brutale et sanglante, vendredi 22 avril 2022 des militants de la plate-forme de l’opposition politique LAMUKA en général et ceux du parti politique de l’opposition “Engagement pour la Citoyenneté et le Développement’’ (ECIDé en sigle) en particulier  par certains éléments de la Police Nationale Congolaise (PNC) alors qu’ils se dirigeaient à l’Assemblée Nationale pour y organiser un sit-in.

Cette répression a été suivie des actes de saccage, de vandalisme, de la destruction méchante, pillage des biens… perpétrés au siège de l’ECIDé.

En effet, à la date précitée vers 11h00’, de centaines de militants des différents partis politiques de l’opposition membres de la plate-forme politique LAMUKA se sont retrouvés au siège du parti ‘’Engagement pour la Citoyenneté et le Développement’’ (ECIDé), sis Boulevard Triomphal à Kinshasa dans la commune de Kasa-Vubu avant de se diriger vers le Palais du Peuple pour y organiser un sit-in.  

Ce sit-in avait, selon les organisateurs pour objectif entre autres de revendiquer le consensus entre les parties prenantes au processus électoral en RDC sur les réformes électorales en cours et plus particulièrement sur les options fondamentales de la loi électorale.

Arrivés au croisement du Boulevard Triomphal et de l’avenue des Huileries, à côté du Palais du Peuple, les manifestants ont été surpris par l’irruption d’un groupe des policiers lourdement armés et venus à bord des jeeps. Ces policiers ont commencé à tirer à balles réelles et à jeter des grenades à gaz lacrymogènes sur les manifestants pacifiques dont la plupart se sont réfugiés au siège du parti ECIDé.

Sur place et sous les ordres du commissaire supérieur de la PNC,  KINZUMBA KOKILA, alias Karl Lewis, commandant PNC district de la Funa, les policiers qui ont investi le siège de l’ECIDé à la poursuite des manifestants se sont mis à casser les vitres des fenêtres et à forcer les portes des bureaux au moyen d’une barre à mine et des grosses pierres.

Les bureaux du député national Ado NDOMBASI, le secrétariat, le magasin, le bureau de la Ligue des Jeunes de l’ECIDé… ont vu leurs vitres saccagées. Dans la boutique du parti, les policiers ont emporté des effets à vendre dont les T-Shirt, Képis, chemises et autres insignes du parti ainsi qu’un ordinateur et son imprimante.

Il a été dénombré plus de vingt (20) blessés dont trois (3) grièvement, qui ont été touchées par balles réelles tirées à bout portant par les policiers. Il s’agit de M. Cédric MANGUNGU dont la jambe droite a été blessée et fracturée par balle (il a subi des opérations) et qui a été poignardé à la tête,  M. Arnold NTOBO MASUKA, dont la jambe a été fracturée par une grosse pierre lui lancée par un policier ainsi que M. Guillaume TAMFUMU qui a été blessé par balle à la main droite. Les victimes ont été évacuées vers un centre hospitalier de la place où elles sont internées. Dix-Huit (18) autres blessés ont été enregistrés en l’occurrence  MM. LUKENGU Guelord, MAYAMBA ILENDA, NZUZI Mechack, NSIAKA Benjamin, MABA Célestin, KABEYA Pierre, MUTOMBO Jeancy, KABAMBA Michel, MAYUNDA Michel, MBUKU Michel, MABAKU MAYESI, KOLOLO Chico, ILUNGA Dieu-donné, MBAKATA Augustin, MUTEBA NGISULU, LUTULA Omar, MAKIESE, MUPENDA TALANGAYI.

Pour la VSV, la répression de la manifestation du 22 avril 2022 viole le droit à la liberté de manifester garanti par la Constitution de la RD Congo et les instruments juridiques régionaux et internationaux des droits de l’Homme auxquels la RDC a souscrit librement.

 Point n’est besoin de souligner que les images des personnes ensanglantées ainsi que celles des actes de vandalisme au siège d’un parti politique de l’opposition suite à une répression brutale n’honorent pas la RDCongo et font penser aux répressions du régime passé entre 2015 et 2017 ayant occasionné mort d’hommes et des centaines de blessés.

La VSV dénonce et condamne fermement la violation du droit à la sécurité et au respect de l’intégrité physique garanti à toute personne humaine ainsi que les traitements cruels, inhumains ou dégradants infligés à certains manifestants par des policiers.

La VSV rappelle à toutes les autorités congolaises et aux responsables des services de sécurité que le respect de la liberté de manifester fait partie des socles d’une démocratie qui fonctionne normalement et aucun prétexte ne peut justifier une répression brutale, sanglante et disproportionnée.

La VSV sollicite l’intervention personnelle du Président de la République pour mettre fin aux répressions brutales des manifestants à Kinshasa et en provinces. Les responsables des services de sécurité ainsi que les gouverneurs des provinces devraient, en principe travailler dans le strict respect des droits humains en vue de donner une autre image, une image positive de la RDC en matière de respect des droits humains après l’alternance politique que d’aucuns avaient salué après les élections de 2018.

En effet, il est plus que temps pour que tous ceux qui prétendent travailler pour la RD Congo et pour le Chef de l’Etat mettent impérativement tout  en œuvre pour le respect des droits humains  en lieu et place de méconnaitre et mépriser les droits fondamentaux de la personne humaine.

En définitive, la VSV invite les autorités congolaises à :

  • Diligenter une enquête impartiale et indépendante en vue d’identifier les auteurs et les commanditaires de cette répression policière afin qu’ils répondent de leurs actes conformément à la loi ;
  • Prendre en charge les soins médicaux de toutes les victimes particulièrement ceux de MM. Cédric MANGUNGU, Arnold NTOBO MASUKU dont les jambes ont été fracturées et Guillaume TAMFUMU blessé par balle à la main droite;
  • Indemniser toutes les victimes et le parti politique de l’opposition ECIDé pour tous les préjudices subis ;
  • Respecter et faire respecter le droit de manifester garanti par la Constitution de la RDC et les instruments nationaux, régionaux et internationaux des droits humains.
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