Publié le : 11 August,16 à 17 h 08 min
Entre 2014 et 2016, c’est un total de cinq observateurs de Droits de l’Homme qui ont été contraints par le gouvernement congolais à quitter le pays. Au cours des derniers mois, le gouvernement a élargi le champ de répression de ses détracteurs aux responsables et observateurs des droits humains internationaux les forçant à quitter la République Démocratique du Congo.
En octobre 2014, le gouvernement a expulsé le directeur du Bureau conjoint des Nations Unies pour les droits de l’homme en RD Congo, Scott Campbell, après la publication d’un rapport concernant des exécutions sommaires et des disparitions forcées lors d’une opération de police à Kinshasa.
Le directeur du Groupe de recherche sur la RD Congo (Congo Research Group), Jason Stearns, a été contraint de quitter le pays en avril 2016 à la suite de la publication d’un rapport sur des massacres commis dans la région de Béni, dans l’est du pays.
En juillet, les autorités ont forcé deux chercheurs de l’organisation internationale Global Witness à quitter la RD Congo alors qu’ils enquêtaient sur certaines pratiques en matière d’abattage de bois.
Et en août, c’est la chercheuse senior de Human Rights Watch, Ida Sawyer qui vient de subir le même sort sous prétexte du refus de renouvellement de son visa, après avoir annulé celui qui était valide pour une durée de trois ans.
Triste+déçu d'être contrainte à quitter la RDC.Merci pour msgs de soutien.La lutte continue! https://t.co/k0hg0HGtbV pic.twitter.com/EcHkeFZ4Jo
— Ida Sawyer (@ida_sawyer) August 10, 2016
« Nous condamnons cette sanction contre Ida Sawyer à cause de ses activités de promotion et de défense des droits de l’homme. Nous sommes convaincus qu’on a voulu lui régler des comptes à cause de son engagement et surtout dans le dossier Likofi », a dénoncé Maître George Kapiamba de l’ACAJ.
Dans le même ordre d’idées, Avocats Sans Frontières, Anges du Ciel, Fondation Bill Clinton Pour la Paix, Fondation Paix Sur la Terre, Dieu Défenseur Universel réuni dans un collectif et la plate-forme de 42 ONGDH évoluant dans l’Est du pays dénommée « Synergie Tutetee Haki Zetu » demandent aux autorités congolaises de s’impliquer et de tout faire pour que madame Ida Sawyer, chercheuse Senior de Human Rights Watch revienne encore en République Démocratique du Congo pour continuer son travail bien fait.
« Le départ forcé de cette chercheuse (…) est incompatible avec les efforts destinés à soutenir une meilleure transparence, davantage de responsabilité et de démocratie en RDC», a protesté la porte parole de la diplomatie américaine Elizabeth Trudeau.
Pour Human Rights Watch, le gouvernement devrait s’attaquer sérieusement à l’amélioration des droits humains en libérant tous les prisonniers politiques et en permettant aux défenseurs des droits humains congolais et internationaux, dont Ida Sawyer, de continuer leur travail crucial.
SYC
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