Publié le : 18 October,14 à 21 h 36 min
LES ORGANISATIONS DE PROMOTION ET DEFENSE DES DROITS DE L’HOMME EN RDC
COMMUNIQUE CONJOINT
« Prendre le message et ne pas lyncher le messager ».
Les ONG de défense des Droits de l’Homme de la RDC apportent leur soutien à M. Scott Campbell, Directeur du Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH) et recommandent au gouvernement de considérer les recommandations contenues dans le rapport du BCNUDH.
Nous, Organisations non gouvernementales de promotion et défense des droits de l’homme en République Démocratique du Congo (RDC) dénonçons et rejetons avec fermeté la décision du gouvernement d’expulser M. Scott Campbell, Directeur du BCNUDH, rendue publique par le Ministre de l’intérieur lors d’un point de presse du 16 octobre 2014.
La décision du gouvernement de la RDC d’expulser M. Scott Campbell du territoire congolais fait suite à la publication, par le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme, du rapport sur les dérapages ayant occasionné des exactions et autres violations graves des Droits de l’Homme commises par des policiers et autres agents de service de sécurité lors de l’opération « Likofi » relatif à la traque des délinquants et autres criminels qui semaient la désolation dans la ville de Kinshasa. Cette opération a été menée du 15 octobre 2013 au 15 février 2014.
En conclusion le rapport publié sous l’insigne de la MONUSCO recommandent, entre autres, au gouvernement « De mener des enquêtes promptes, indépendantes, crédibles et impartiales sur les violations des droits de l’homme commises dans le cadre de l’opération « Likofi » et, dans l’hypothèse où les éléments constitutifs des crimes sont réunis, de traduire en justice tous les auteurs présumés de ces violations, quel que soit leur rang ».
Les ONG s’interrogent : pourquoi le gouvernement refuserait de mener ses propres enquêtes et décide par contre d’expulser M. Scott Campbell pour avoir fait son travail ?
Les Organisations Non Gouvernementales des droits de l’homme rappellent qu’étant membre des Nations Unies, la RDC est tenue de respecter toutes ses obligations internationales en matière de promotion et protection des droits de l’homme, et de collaborer parfaitement avec tous les organes et mécanismes chargés de faire le suivi de leur mise en œuvre dont le BCNUDH.
La décision du gouvernement congolais constitue une atteinte extrêmement grave à la liberté d’expression qui est pourtant consacrée par la Constitution de la RDC, et aussi au droit à la justice pour les victimes des exactions imputées à certains agents de la police.
Les Organisations Non Gouvernementales des droits de l’homme rappellent que M. Scott Campbell n’est personnellement pas l’auteur du rapport sur l’opération « LIKOFI » publié par les Nations Unies et considèrent, de ce fait, que la décision des autorités congolaises d’expulser M. Scott Campbell non seulement est une de formes d’absence de volonté, en RDC, de respecter, protéger et mettre en œuvre les droits humains, mais aussi constitue une menace contre les défenseurs des droits humains en RDC et les Nations Unies dont la RDC est pourtant membre.
Les organisations non gouvernementales des droits de l’homme exhortent le gouvernement à revenir sur sa décision d’expulser Monsieur Scott Campbell et à garantir la sécurité et la protection aux défenseurs des droits humains…
Les organisations non gouvernementales des droits de l’homme signataires rappellent aux autorités congolaises que la République démocratique du Congo a ratifié plusieurs instruments juridiques internationaux qui l’obligent à enquêter sur toutes les allégations des violations des droits des humains et de poursuivre dans le délai raisonnable tous les présumés auteurs desdites violations.
Les organisations non gouvernementales des droits de l’homme rejettent toute forme de politique gouvernementale qui viserait à assurer aux membres des forces de sécurité l’impunité des violations graves des droits de l’homme et banaliser les souffrances de victimes.
Les organisations non gouvernementales des droits de l’homme condamnent vigoureusement les déclarations de certains membres du gouvernement tendant à banaliser la gravité des exactions commises contre les populations civiles à l’occasion de l’opération « Likofi », et qui s’attaquent gratuitement aux acteurs des droits humains pour protéger leurs intérêts égoïstes.
Les organisations non gouvernementales des droits de l’homme prennent la ferme résolution de poursuivre leurs actions afin de porter à la connaissance de l’opinion tant nationale qu’internationale toutes les exactions qui se commettent en RDC et de faire poursuivre leurs auteurs par tous les moyens légaux. En conséquence, elles recommandent au Conseil de Sécurité des Nations Unies de saisir la Cour Pénale Internationale (CPI) pour enquêter sur tous les cas relevés dans le rapport des Nations Unies en vue de poursuivre tous les auteurs matériels et intellectuels des crimes contre l’humanité et crime de génocide perpétrés par certains policiers et autres agents de services de sécurité de la RDC lors de l’opération « Likofi ».
En définitive, Les organisations non gouvernementales des droits de l’homme renouvellent leur soutien aux différents mécanismes de promotion et protection des droits humains des Nations Unies en général et à M. Scott Campbell qui ne devrait pas être expulsé pour la simple raison que le rapport publié par les Nations Unies contribue à la lutte contre l’impunité de violations des droits humains en RDC à travers, entre autres, les informations précieuses relatives à l’opération « Likofi » mises à la disposition des autorités congolaises.
Les organisations non gouvernementales des droits de l’homme font leur le rapport des Nations Unies et reviennent sur les recommandations du rapport du BCNUDH selon laquelle le gouvernement de la RDC devra « mener des enquêtes promptes, indépendantes, crédibles et impartiales sur les violations des droits de l’homme commises dans le cadre de l’opération « Likofi » et, dans l’hypothèse où les éléments constitutifs des crimes sont réunis, de traduire en justice tous les auteurs présumés de ces violations, quel que soit leur rang ».
Ainsi fait à Kinshasa, le 18 octobre 2014.
Les organisations non gouvernementales des droits de l’homme signataires :
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